Mali – Destination Tombouctou

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Population :
Estimée à 12 millions d’habitants pour un territoire égal à 38 fois la Belgique.
Densité : près de 10 habitants au km2.
La plupart vivent le long du fleuve Niger et dans le sud du pays.
50% de moins de 15 ans 55% des enfants scolarisés.
Ethnies principales : groupe Manding : Bambara et Malinké : 40%, groupe soudanien : Sarakolé, Songhaï, Bozo et Dogon (20%), groupe voltaïque : Senoufo, Bobo et Mossi (10%), groupes nomades : Peuhl (12%), Touareg et Maure (8%)
L’émigration, particulièrement vers la France, est importante, et a un rôle économique considérable.
Langues parlées : la langue officielle est le français, le Bambara étant la langue la plus parlée.. Chaque ethnie pratique de plus sa propre langue. La plupart des Maliens sont au moins bilingues.
Religion : 87% de musulmans, 8 % d’animistes, 4% de chrétiens, 1% autres.
Capitale : Bamako Entre 1,8 et 2 millions d’habitants
Villes visitées dans le film : Mopti : 120.000 hab. Tombouctou : 33.000 hab. Djenné : 14.000 hab.

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Géographie
Distance Bruxelles-Bamako : 4.500 km
Pays enclavé, traversé par deux grands fleuves : le Sénégal et surtout le Niger.
Le Niger est navigable de juillet à janvier. Il forme une boucle de près de 1700 km, au milieu de laquelle il se divise en une multitude de bras formant ce que l’on appelle « le delta intérieur ».
Superficie : 1.240.200 km2
3 grandes zones géographiques : le désert (0 à 100 mm de pluie/an), le Sahel (100 à 500 mm de pluie/an) et la savane arbustive (plus de 500 mm de pluie/an).
Le relief est peu accidenté, avec 3 massifs : L’Adrar des Iforas (nord-est) max. 900 m, le plateau Manding (ouest) max 800 m , les falaises de Bandiagara et le massif Gandamia (point culminant – mont Hombori Tondo- 1155 m.

Climat : 2 grandes saisons ; sèche de novembre à juin, pluvieuse de juillet à octobre.
Températures maximun à Kayes (46,23°) , minimum à Kayes 12°. Les écarts sont de plus en plus grands à mesure que l’on va vers le nord.

Economie
Le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde (PNB 370 US$/hab.)
Ce pays est essentiellement agricole. Près de 80% de la population vit de l’agriculture.
Ressources minières : or (13% du PIB,environ 600 tonnes/an. 3è producteur d’Afrique). Pétrole et uranium : recherches en cours.
Agriculture : Plantes vivrières : mil – sorgho – riz – maïs – tomates – oignons. Cultures industrielles : arachides et coton – tabac – canne à sucre – thé.

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Les industries de transformation sont concentrées dans la capitale.
La chute des cours du coton, la crise ivoirienne, l’affaiblissement du dollar et la diminution importante des transferts financiers effectués par les travailleurs émigrés sont parmi les causes principales de la détérioration de la croissance.

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Monnaie : Le franc CFA, 1€= 655 F CFA

Politique : régime présidentiel.
Depuis plusieurs années, le pays peut être considéré comme démocratique. Président de la République, M. Amadou Toumani TOURE

Histoire
De l’empire du Ghana à l’arrivée des Français.
C’est au VIème siècle que naquit la première grande hégémonie de l’Afrique Occidentale. L’empire du Ghana, empire pastoral et commercial, connut son apogée au Xème siècle. Sa prospérité était fondée sur le sel et l’or.
A la même époque naquit, à des milliers de kilomètres de là, celui qui devait révolutionner trois continents : Mahomet. L’Islam se répandit à une vitesse fulgurante.
Le Ghana vécut en coexistence pacifique avec l’Islam jusqu’au XIème siècle, lorsque la secte des Almoravides partie d’une île du Sénégal, décréta la guerre sainte. Ces Almoravides, prônant le retour à un Islam plus pur, formait le noyau de la grande dynastie qui devait s ‘étendre sur une bonne partie du Sahel, de l’Afrique du Nord et de l’Espagne.
L’empire du Ghana fut défait en 1076 et les Almoravides poussèrent à l’est, arrivant à l’endroit qui allait acquérir un immense prestige : Tombouctou (fondée en 1054). C’est également à cette époque que se développa ce qui bientôt devait se nommer l’empire du Mali.
Cet empire du Mali, dont l’apogée se situa aux XIIIème et XIVème siècles, naquit aux environs de Bamako à la fin du Xème siècle. Son premier grand empereur fut Soundiata Keita. Mais c’est sous le règne de Kankan Moussa le Sage que le MALI connut sa plus glorieuse époque. Kankan Moussa étendit son règne de l’actuelle Guinée à Agadès, au Niger.
Fervent musulman, il entreprit en 1324 (année de la mort de Marco Polo) un fabuleux pèlerinage à La Mecque. Une escorte, composée de 40.000 courtisans et serviteurs, de plus de 500 esclaves, de milliers d’ânes, de chameaux, de chevaux, apporta tant d’or en Egypte que le cours du métal précieux s’effondra pour plus de 10 ans au Moyen Orient.
Ce grand diplomate était également un homme d’art et de lettres, et il revint d’Egypte accompagné de savants et d’érudits.
Pour la première fois, le Mali apparaît sur une carte européenne.
La prospérité de l’empire reposait sur le commerce transsaharien du cuivre, du sel, de l’or et des étoffes.
Kankan Moussa décida d’opérer une synthèse entre l’Islam et les religions animistes, et la civilisation négro-islamique qui lui survécut est un exemple unique de pragmatisme politique.
Kankan Moussa s’établit à Tombouctou et y fit ériger sa résidence impériale, ainsi que la première et plus grande mosquée, Djingareiber (1325).
A la mort de Kankan Moussa, l’empire se disloque.

Pendant un siècle, Tombouctou subit le joug des guerriers nomades Touareg et dut attendre le XVème siècle pour connaître son second âge d’or. L’empereur Songhaï, Ali Ber, qui régnait sur un vaste territoire dont le centre était Gao, libéra Tombouctou.
Son successeur, Askia Mahomed, fit de Tombouctou sa seconde capitale, agrandit et organisa la ville, développa l’université et la mosquée de Sankoré. De nombreux lettrés du Caire purent à nouveau enseigner dans les quelque 180 écoles coraniques qui recevaient près de 25.000 étudiants.
L’arabe devint la langue savante, commerciale et diplomatique. Mais en 1528, Askia Mohamed fut renversé par son fils, et ce fut la fin de la grandeur de Tombouctou. L’empire Songhaï se désagrégea et les Touareg reprirent leurs razzias.
Tombouctou passa successivement aux mains des pachas marocains en 1591 (Pacha Djouder), des Bambaras (empire guerrier aux XVIIème et XVIIIème siècles, avec pour capitale Ségou), des Peuhls du Macina avec Sékou Amadou, et du Peuhl Toucouleur El Hadj Omar Tall. Ce dernier lança une guerre sainte contre les Dogons et les Bambaras. La pratique de l’esclavage se généralisa.

La colonisation française
La conquête du Soudan commença en 1855 lorsque le gouverneur du Sénégal, Faidherbe, décida de créer un fort à Médina, sur le Haut-Sénégal.
En 1864, les troupes françaises vainquirent celles de El Hadj Omar Tall à Bandiagara.
En 1883, entrée des Français à Bamako pour mater une révolte des Bambaras
En 1885, prise de Mopti.
En 1890, le Mali devint une colonie française intégrée à l’Afrique Occidentale Française. Kayes devint son chef-lieu puis, en 1907, Bamako.
En 1894, le commandant Joffre battit les Touareg près de Niafunké, et prit le contrôle définitif de Tombouctou.
En janvier 1959, le Mali forma avec le Sénégal la Fédération du Mali.
La Fédération proclama son indépendance le 20 juin 1960.

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Indépendance et période contemporaine
Proclamation de l’indépendance de la République du Mali le 22 septembre 1960 avec Modibo Keïta pour premier président.
Options centralisatrices et socialistes
1961-64 : rébellion des Touaregs écrasée par l’armée, avec l’aide de l’Algérie et du Maroc.
1965-67 : Les difficultés politiques et économiques s’amoncellent.
1968 : Moussa Traoré prend le pouvoir, à la tête d’une junte militaire.
1969-1975 : grande sécheresse du Sahel
1979 : réélection de Moussa Traoré, unique candidat… Poursuite de la politique autoritaire.
1990 : début des affrontements avec les populations touareg dans le nord du pays.
1991 : chute du régime de Moussa Traoré.
1992 : une nouvelle constitution approuvée par référendum et Alpha Oumar Konaré devient président de la république.
1995 : les accords de paix sont signés avec les Touareg.
1997 : Alpha Konaré est réélu Président de la République.
2002 : Amadou Toumani Touré, candidat indépendant, est élu président de la république. Il est réélu dès le premier tour en 2007.
2012 : Amadou Touré est renversé le 22 mars par un groupe de militaires. La rébellion touareg (MNLA), rejointe par un mouvement islamiste radical et par Al Quaïda au Maghreb, ainsi que par d’autres groupes armés, prend le contrôle du Nord du pays (Gao – Kidal – Tombouctou). Proclamation du nouvel Etat de l’Azawad, s’étendant du Nord-Mali à la ville de Douentza. La Communauté internationale rejette cet état de fait. Un gouvernement provisoire est nommé. En octobre, La CDAO, avec l’appui d’une grande partie de la Communauté internationale, et particulièrement la France, prépare une intervention militaire pour rétablir l’intégralité du territoire du Mali. Les 12 et 13 janvier ont lieu les premières frappes aériennes. Au 5 mars, la totalité des villes du nord Mali est reprise par les troupes françaises, maliennes et de la CDAO. Des action terroristes et des combats sporadiques vont perdurer jusque fin mars. On soupçonne le retrait des troupes rebelles dans les vastes zones désertiques du sud-lybien.

Des élections présidentielles ont lieu en août 2013 (celles qui n’avaient pu avoir lieu en 2012 suite au coup d’Etat ayant renversé le Président Amadou Toumani Touré) et sont remportées par Ibrahim Boubacar Keita (IBK) avec 76,6% des voix. Le scrutin s’est déroulé, selon les constatations de observateurs internationaux, dans les meilleures conditions, et dans la tranparence.

Ce scrutin doit permettre de rétablir l’ordre constitutionnel et d’entamer un processus de réconciliation dans le pays, et la reconstruction économique, ce à quoi aspire l’immense majorité des Maliens.