Les chants d’Eglise russes ont gardé jusqu’au XVIIème siècle de nombreux caractères du style byzantin et notamment l’unisson récitatif à une voix (propre à beaucoup de cultures musicales du Proche-Orient).
Les mélodies religieuses byzantines, remontant selon la tradition à Saint Jean Damascène, se sont quelque peu modifiées dans le milieu russe, sont devenues moins dramatiques et plus douces. Un changement radical se produisit à la fin du XVème siècle et les motifs devinrent très chantants. Partant de ces fondations byzantines, les compositeurs russes réussirent à créer des mélodies sévères et expressives. Les véritables chants d’auteurs ne devaient apparaître qu’au XVIIème siècle.
Dès le XVIème siècle, la domination de l’unisson, apportée d’Orient en Russie, commença à s’affaiblir. La polyphonie, plus proche du goût musical du peuple russe s’étendit. Les influences étrangères pénétrèrent en Russie au XVIIème siècle. Divers compromis stylistiques (tel le Otrotchnyi) apparurent, suivis par le chant Partess, un chant polyphonique de tournure mélodique. Les anciennes mélodies furent transcrites dans ce style et de nouvelle compositions apparurent : les concerts spirituels. Ce style était très proche du style baroque européen de la première moitié du XVIIème siècle, appelé Massen – ou Kolossalstile. Les chants étaient déjà transcrits sur cinq lignes en notes introduites d’Europe. Toutefois, le style du XVIIème siècle ne s’est pas maintenu longtemps en Russie. Un nouveau style de chant religieux commença à émerger dès 1760-1770, nettement influencé par l’école classique Italo-Viennoise. Ses représentants les plus remarquables furent M.C. Berezovsky (1745-1777), assez fortement influencé par le baroque, et D.S. Bortniansky (1751-1825).
Au début du XIXème siècle, les Empereurs Paul Ier et Alexandre Ier ont à plusieurs reprises interdit le recours à ce style mais leurs interdictions furent éludées en province.
Entretemps, la musique d’Eglise intéressa moins les compositeurs. L’athéisme et plus généralement l’indifférence pour la religion se développaient dans l’intelligentsia et les interdits impériaux eurent plus d’efficacité que prévu.
Quelques compositeurs (comme Alabieff et Kedrov) s’intéressèrent encore au chant d’Eglise et y insufflèrent une vie nouvelle. Mais ce n’est qu’à la toute fin du XIXème siècle qu’un nouvel intérêt se manifesta: beaucoup d’intellectuels se tournèrent vers la religion et la culture de la Russie ancienne.
Avant la Révolution, une pléiade de compositeurs religieux remarquables attirèrent l’attention générale : Kastalsky, Kompaneïsky, Gretchaninoff, Rachmaninoff…
L. Igocheff
Contenu du CD
Titre | Compositeur | Siècle | Soliste |
1. Velitchit Doucha | Pavel Tchesnokov | XXème | A. Oustinova |
2. Niniè otpoustchaïèshy | lexandr Kastalsky | XXème | Tchistiakov |
3. Otche Nach (Notre Père) | Nicolaï Kedrov (père) | XIXème | A. Nikolsky 1 |
4. Kherouvimskaïa | Alexandr Aliabiev | XIXème | |
5. Vetcheri tvoeïa | Alexeï F. Lvov | XIXème | |
6. Niniè Otpoustchaïèshi | Armenii Vedel | XVIIIème | |
7. Tvoriaï Angeli | Maxim Berezovsky | XVIIIème | |
8. Iédinorodniy Siniè | Alexandre Tretiakoff | XXème | |
9. Angel vopiache | Pavel Tchesnokov | XXème | L. Tokarskaïa |
10. Vo tsarstviè tvoïè | A. Frounza | XXème | D. Klioutchev |
11. Tebe poïèm | Stepanov | XXème | J. Ivanilova |
12. Niniè otpoustchaïèshy | Strokin | XIXème | I. Iakouchin |
13. S nami Bog | Zinoviev | XIXème | |
14. Vsbranniï voïèvodiè | Tolstiakoff | XIXème | |
15. Radouïtesia lioudiè | J. Sarti | XVIIIème | |
16. Da Voskresnit Bog | N. Diletsky | XVIIème | |
17. Predstatelstvo Khristian | Davidoff | XVIIIème |
- Production : MDContact. Bruxelles/MNDCom-Sion-Suisse
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